Ma vie a toujours été marquée par des défis difficiles et parfois accablants. De l’amertume de la perte de mon frère à l’abandon de ma patrie, où mon identité et mon passé étaient enracinés, jusqu’à vivre en exil, confronté à un sentiment de déracinement. Ces épreuves m’ont parfois plongé dans un océan d’incertitude et de confusion.
L’immigration vers une terre nouvelle semble, à première vue, ouvrir les portes de l’espoir et marquer le début d’une nouvelle aventure. Mais en réalité, elle impose un chemin semé d’embûches, de nostalgie et d’une attente interminable. Ce parcours est une épreuve exigeante de patience, d’adaptation et de résilience. Parfois, il faut vivre pendant des mois, voire des années, dans une incertitude pesante, sans savoir ce que l’avenir nous réserve. Cette attente prolongée pèse lourdement sur l’esprit et rend la planification de l’avenir presque impossible.
D’un autre côté, la séparation familiale est une blessure profonde, qu’aucun remède ne peut vraiment guérir. Beaucoup d’entre nous ont été contraints de quitter leurs proches, parfois sans aucun espoir de les revoir. Les communications téléphoniques ou virtuelles peuvent atténuer un peu la douleur de l’absence, mais elles ne remplaceront jamais la présence physique et le soutien émotionnel qu’elles apportent.
Malgré toutes ces difficultés et ces amertumes, j’ai compris que la vie n’est jamais simple ni sans obstacles. Le chemin de la vie est jalonné d’épreuves qui exigent une volonté de fer pour être surmontées. La vie ne déroule un tapis rouge pour personne, sauf si nous combattons pour réaliser nos rêves et surmonter les obstacles. J’ai appris qu’il faut faire face aux défis, se battre et croire qu’après chaque nuit sombre, l’aube finit toujours par se lever.
Lorsque je suis arrivé en Suisse, j’étais à la recherche d’un moyen de m’intégrer dans ce nouveau pays et de bâtir un pont entre mon passé et un avenir prometteur. Dans cette quête, j’ai cherché des associations qui soutiennent les migrants et les aident à s’intégrer dans la société. C’est ainsi que j’ai découvert L-AUDACE, un lieu qui est devenu pour moi un refuge sûr, rempli d’espoir.
L-AUDACE m’a non seulement accompagné dans ce voyage difficile, mais m’a également ouvert une nouvelle voie vers l’expression artistique, me permettant de partager mes douleurs et les récits encore non entendus. Grâce à leur soutien, j’ai pu organiser deux expositions de peinture en Suisse intitulées « Voyage virtuel vers la province d’Azraël ». Ces œuvres racontent des histoires poignantes mais bien réelles du massacre des Hazaras et des violences faites aux femmes en Afghanistan, des récits qui touchent profondément chaque spectateur et portent la voix de mon peuple au-delà des frontières.
Le soutien de L-AUDACE m’a non seulement aidé à donner vie à ces histoires, mais m’a aussi appris à établir des liens plus profonds avec cette nouvelle société dont je fais désormais partie. Grâce à eux, j’ai pu trouver une voie plus éclairée pour m’intégrer dans ce pays et raviver en moi l’espoir d’un avenir meilleur.
Ci-dessous, quelques œuvres de Murtaza. Retrouvez-en davantage sur son site internet : murtaza-art.neob.ch.
